voyage initiatique
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"Violaine et Aldwali" - Conte de "belle et bête"
- Par kleiberpat
- Le 23/05/2021
- Dans Monde Imaginaire - Contes, Fictions et Rêveries
VIOLAINE ET ALDWALI - CONTE DE BELLE ET BÊTE
Il y avait au fond d’une vaste forêt une grotte découpée dans un rocher. Là résidait depuis fort longtemps un monstre - du moins c’est ainsi qu’on le désignait. Il se terrait le jour et sortait la nuit, lorsque la lune était noire. On lui avait donné le nom d’Aldwali, et l’on racontait qu’un sort lui avait été jeté par un méchant gnome appelé Croclit qui régnait sur la forêt. C’est la raison pour laquelle il ne pouvait voir la lumière du jour ni celle de la lune lorsqu’elle brillait, sous peine de mort.
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"Pandore et le papillon" - Conte
- Par kleiberpat
- Le 29/01/2021
- Dans Monde Imaginaire - Contes, Fictions et Rêveries
PANDORE ET LE PAPILLON - CONTE
Le papillon affolé battait des ailes en direction du point lumineux, s’en approchant en cercles concentriques de plus en plus étroits. Il savait pourtant que la lumière était un feu ardent qui pouvait le griller jusqu’à la mort. Mais tout en le sachant, il ne pouvait résister à la puissante attraction qu’exerçait sur lui cet éclat aveuglant.
"Arrête, n’y va pas, murmurait-on autour de lui, retourne dans l’ombre, tu es encore jeune, tu dois vivre! – Cessez d’implorer, répondait le papillon. La vie est si éphémère et cette lumière si éternelle."
Il déploya alors ses ailes, à la fois dorées, argentées, rayées de rouge et de bleu, et s’envola à une vitesse vertigineuse. Le centre brillant s’approchait de lui. Il le distinguait de plus en plus nettement, ne voyant plus que lui. Autour, le monde était plongé dans l’obscurité, car il n’y avait pas de lune cette nuit-là.
"Et pourtant, songea-t-il subitement, j’aimais ce monde dans la douce lueur du jour, alors que me voici dans la nuit noire. Mais cette lumière vive m’attire tant, elle est comme la promesse d’une perpétuelle jouissance. Je n’y peux rien, je vais mourir consumé..."
Il se précipita dans la flamme qui l’aspira en un éclair. Il se sentit désintégré par sa chaleur intense, ses ailes fondaient et son corps allait subir le même sort. Néanmoins, il continuait à se sentir vivant. Etait-ce un leurre, une impression, un mensonge de ses semblables pour l’empêcher de faire cette singulière expérience? Il éprouvait un profond bien-être, comme s’il était irradié par une bénéfique tiédeur printanière. "Comme c’est bon, pensa-t- il, est-ce cela, la mort?"
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"Le prince dans sa tour d'ivoire" - Conte
- Par kleiberpat
- Le 24/01/2021
- Dans Monde Imaginaire - Contes, Fictions et Rêveries
LE PRINCE DANS SA TOUR D’IVOIRE - CONTE
Il était une fois une fée qui vivait dans le royaume des fées de l’air du temps, de la pluie, du vent, et de l’amour qu’elle portait à toutes les créatures du ciel et de la terre. C’était une fée bienfaisante, et elle avait été comblée de nombreux charmes et talents par le magicien son père, et père de toutes les fées de l’univers.
Pourtant, malgré les dons variés dont elle était dotée, il lui manquait quelque chose: elle ne connaissait pas le monde des humains et n’avait encore jamais rencontré ce que l’on appelle dans le langage humain un homme. Or, cela était contraire à la destinée des fées qui, comme chacun sait, doivent remplir des missions auprès des humains et leur apporter aide et réconfort. Notre fée ne s’en plaignait pas; elle était bien trop éprise de solitude et de liberté, aimant à vagabonder dans le ciel - elle avait le pouvoir de se métamorphoser en oiseau d’un coup de baguette et de voler librement dans les airs - et sur la terre, à parler aux arbres et aux bêtes de la forêt qu’elle affectionnait particulièrement. Et elle se sentait si comblée qu’elle n’avait nulle envie de quitter ce royaume enchanteur où chaque instant lui réservait de nouveaux délices et des grâces infinies.
Un jour cependant, alors qu’elle volait dans le ciel, un violent orage éclata et de puissantes rafales de vent l’éloignèrent de son royaume. Elle en fut si effrayée qu’elle craignit de perdre ses ailes et de mourir. Alors qu’elle se débattait au milieu d’éclairs menaçants, implorant en vain le magicien de la sauver, elle aperçut devant elle une drôle de tour très haute, tout en ivoire - elle n’avait encore jamais vu de tour d’ivoire - surplombée d’une terrasse où elle put atterrir sans trop de dommages.
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Destin masculin: L'homme et son double - "Fernand-Loyal et Fernand-Déloyal"
- Par kleiberpat
- Le 22/06/2020
- Dans Que nous révèlent les contes et mythes?
ÉLÉMENTS D’ANALYSE DE "FERNAND-LOYAL ET FERNAND-DÉLOYAL" (conte de Grimm)
"Fernand-Loyal et Fernand-Déloyal" développe avec finesse le motif des "deux compagnons de route" opposés - l’un loyal et l’autre déloyal. Ils représentent le conflit entre les opposés en soi, et posent donc le problème de l’ombre masculine.
Ce thème très ancien est illustré par de multiples versions qui remontent à une histoire juive du 12è siècle. Un rabbin, Johannan, doit découvrir et ramener une fiancée au Roi Salomon. Le personnage déloyal n’est pas un homme, mais la femme du rabbin qui est cupide et sera tuée. Cette histoire existe dans tous les pays européens.
Universelle et archétypique, elle est toujours structurée de la même manière: l’homme loyal doit servir le roi et accomplir des exploits pour lui. Mais, il est sans cesse piégé et entravé par un personnage jaloux et déloyal.
Sur le plan psychologique, c’est ainsi que se manifeste l’ombre chez l’homme. Dans ce couple d’opposés, l’un est l’ombre de l’autre, qu’il soit positif ou négatif.
Si l’on est négatif consciemment, on porte la lumière dans son inconscient, même si elle n’est pas éveillée. Il existe des cas de conversion spectaculaire d’hommes qui ont mené une vie dissolue, destructrice ou criminelle et se sont transformés en saints. Ils ont intégré leur ombre et se sont ainsi unifiés, devenant eux-mêmes.
La littérature est truffée de personnages de "doubles" qui représentent les deux aspects d’un homme: Don Quichotte et Sancho Pança, Don Juan et Sganarelle; dans l’Antiquité, les célèbres jumeaux Romulus et Rémus, fondateurs de Rome, Castor et Pollux, etc.