analyse mythes

  • Enigme du couple: Couple idéal et désincarné - "Eros et Psyché"

    Eros et Psyché-Raphaël

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE D'"ÉROS ET PSYCHÉ" (extrait de "L’âne d’or" d’Apulée)

     

    Ce conte est extrait d’un ouvrage important, "L’âne d’or ou les métamorphoses", d’un l’auteur romain du 2è siècle après J.C., Apulée.

    Initié aux Mystères d’Éleusis, Apulée a participé aux cultes à mystères. "L’âne d’or" en est imprégné. Il s’agit d’un ouvrage complexe sur le voyage initiatique du héros Lucius. De nombreuses histoires parallèles illustrent le récit principal, dont le conte "Éros et Psyché" qui apparaît au moment précis où Lucius vit une histoire d’amour avec une femme. 

    Ce conte illustre à la fois la psychologie de la femme et de l’homme, et celle du couple: le masculin chez la femme, le féminin chez l’homme, l’ombre féminine sous la forme des soeurs de Psyché, la relation mère-fils figurée par Vénus et Éros. 

    On peut le considérer comme une version très ancienne de "La belle et la bête", mais avec des différences significatives, notamment dans le parcours de l’héroïne et l’intervention de la mère du héros.

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  • Destin masculin: Quête inachevée - "Perceval le Gallois" ou "Le conte du Graal"

    Chevalier agenouillé devant prêtre au Graal

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DE "PERCEVAL LE GALLOIS" ou "LE CONTE DU GRAAL" (conte de Chrétien de Troyes)

     

    Le mythe du Graal couvre deux à trois siècles après le premier millénaire. Il a débuté en Angleterre au 8è siècle, où l’on évoque un mystérieux roi Arthur. Malgré le christianisme florissant, le paganisme, avec ses archétypes et symboles, continue d’être vivant chez les Celtes, les Irlandais, les Anglais, les Bretons. Ces récits, christianisés pour être tolérés par l’Église officielle, étaient constitués, à l'arrière-plan, d’éléments "païens", ce qui en faisait la richesse et permettait à l’inconscient collectif et à l’âme d'être nourris. 

    Cette période est aussi marquée par un puissant désir d’intégrer le féminin. Dans l’idéal de la chevalerie et l’amour courtois, les hommes projettent leur féminin sur la Dame ou la Damoiselle pour laquelle ils se battent et qu’ils défendent. 

    Au 11è siècle particulièrement, l’âge d’or de la chevalerie et de l’amour courtois, les femmes étaient plus libres. C’est à cette époque qu’Héloïse et Abélard ont vécu leur grande passion. 

    Mais cet âge d’or a été suivi d’une période sombre, où le féminin a été rejeté et diabolisé, où l’on a instauré un ascétisme excessif et violent. De nombreuses femmes ont été chassées et brûlées comme sorcières, ainsi que les hommes qui adhéraient à des courants mystiques et ésotériques, qui étaient des résurgences de traditions antiques à la symbolique universelle. 

    Dans cette mythologie du Graal, on trouve de nombreux thèmes archétypiques: la relation père-fils, la relation du masculin et du féminin, l’identité masculine, la quête de son identité, de ses valeurs, de sa masculinité, celle du féminin… 

    Cette époque était également caractérisée par le passage du "père" au "fils", un fils plus évolué qui vient renouveler et transformer le père.

    Perceval se situe précisément "dans" ce passage: il doit partir en quête de l’origine du mal et du sens du Graal. Son parcours initiatique reste inachevé, ce qui fait son intérêt et le rend humain. 

    Cet inachèvement représente la situation collective de cette époque du Moyen-Âge. Avec l’apogée du christianisme, le 12è siècle est une période charnière qui a besoin d’être renouvelée, pour éviter la régression. Malheureusement, le renouvellement ne survient pas, et le mythe du Graal va s’achever et tomber dans l’oubli ou l’inconscient. 

    Le christianisme n’a pas compris combien le mythe était indispensable à la vie de l’âme.

    Jung en a redécouvert l’importance, disant: "Aucune science ne remplacera jamais le mythe qui est la révélation d’une vie divine de l’homme. Ce n’est pas nous qui créons le mythe, c’est lui qui nous parle comme "verbe de dieu".

    À l’heure actuelle, c’est ce qui manque cruellement à notre société et à notre psyché, et les appauvrit considérablement. Un mythe nouveau qui nourrisse l'âme, une quête du Graal ou quête du SOI, une valeur dominante spirituelle et non matérielle, qui redonne sens à la vie.

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  • Le féminin divin: Les déesses-mères - "Isis" - La femme complète

    Isis de profil

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU "MYTHE D’ISIS" (mythologie égyptienne)

     

    Ce mythe illustre une lutte interminable entre des forces opposées: bien et mal, lumière et ombre, masculin et féminin… Jusqu’à la résolution de ce  tragique conflit qui passe par un conflit familial. 

    Il remplit parfaitement sa fonction de mythe: à savoir, transmettre aux humains la manière dont les forces ou énergies opposées se combattent et celle de les unifier et les intégrer.

    Les Égyptiens avaient compris cette chose essentielle qui a été refoulée collectivement dans la civilisation occidentale: le négatif et le positif, le bien et le mal sont complémentaires et nécessaires à l’équilibre des forces, à la stabilité de la vie. Le mal a donc une fonction dans le monde.

    Les mythes ou religions antiques étaient à la fois plus primaires,  frustes, archaïques, instinctifs et violents que les traditions spirituelles actuelles. 

    Mais, en raison de leur proximité avec l’inconscient, ils connaissaient mieux la nature humaine, et en comprenaient mieux les conflits et les aspects instinctifs.

    Isis s’appelait en Égypte Asèt, "Le trône": les Grecs l’ont traduit pas "Isis". 

    Asèt apparaît deux millénaires avant J.C.: une inscription sur son temple à Dendara la décrit comme "noire" - comme de nombreuses autres déesses, jusqu’aux "vierges noires" du christianisme. 

    Au début, elle s’approprie avec ruse le pouvoir du dieu soleil Râ. Elle détient donc dès le départ un grand secret: le nom de dieu. Cela lui confère une immense puissance spirituelle et divine et lui permet de surmonter ses épreuves, de sauver, de guérir, de vaincre les forces opposées.

    Elle devient universelle. Son culte s’étend au Moyen Orient, en Grèce, à Rome, dans tout le bassin méditerranéen. De surcroît, elle est l’initiatrice de toutes les traditions ésotériques et gnostiques ultérieures.

    C’est ainsi qu’Asèt/Isis a commencé son incomparable "carrière" de déesse-mère. 

    Elle est la déesse la plus importante du panthéon égyptien, pour une durée de 3000 ans environ. Elle a absorbé de nombreuses autres déesses. 

    Elle est exceptionnellement complète, à la fois solaire et lunaire, femme, fille, sœur, épouse et mère.

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  • Le féminin divin: Les déesses-mères - "Cybèle" - Mère et fils

    Cybèle et lions

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU MYTHE DE "CYBÈLE" (mythologie romaine)

     

    À l’aube de l’humanité, a surgi une GRANDE ET MYSTÉRIEUSE DÉESSE-MÈRE dont les multiples avatars partagent les mêmes attributs: féconde, transformatrice, initiatrice, magicienne, ambivalente, sage, elle connaît le monde visible et invisible, règne sur la nature et ses cycles, la fertilité de la terre, des animaux et des hommes. 

    Elle incarne la totalité de la vie: vie, mort et renaissance. Elle règne aussi dans le monde souterrain. 

    Ambivalente, elle peut donner la vie ou la mort. Elle est souvent accompagnée du serpent - son aspect terrestre - et de l’oiseau - son aspect céleste. 

    Son culte se perd dans la nuit des temps. On ne sait pas quand il a commencé, si ce n'est qu'il remonte à la préhistoire.

    La GRANDE DÉESSE a dominé pendant des millénaires sous la forme de nombreuses divinités. Les êtres humains ont projeté sur elles leur vision de la nature et leur conception de la vie, particulièrement sur la figure de la mère.

    Ces déesses-mères sont nées dans des sociétés où la conception de la femme et du féminin était radicalement différente de celle de nos sociétés patriarcales. De nombreux chercheurs sont actuellement en accord sur un point: la divinisation du féminin-maternel dans les sociétés anciennes est dûe en partie à l’ignorance des hommes concernant leur rôle dans la procréation. Pour eux, la femme donnait la vie, ce qui lui conférait une dimension sacrée et leur inspirait respect et vénération.

    La DÉESSE-MÈRE DES ORIGINES est donc un puissant ARCHÉTYPE né dans l’inconscient collectif. Elle est le principe et l’essence du féminin et de la psychologie féminine.

    ET EN TANT QU'ARCHÉTYPE, ELLE VIT EN CHAQUE FEMME - que celle-ci en soit consciente ou non.

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  • Le féminin divin: Les déesses-mères - "Ishtar" - L'amoureuse guerrière

    Déesse guerrière

     

    ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU MYTHE D’"ISHTAR" (mythologie mésopotamienne)

     

    À l’aube de l’humanité, a surgi une GRANDE ET MYSTÉRIEUSE DÉESSE-MÈRE dont les multiples avatars partagent les mêmes attributs: féconde, transformatrice, initiatrice, magicienne, ambivalente, sage, elle connaît le monde visible et invisible, règne sur la nature et ses cycles, et la fertilité de la terre, des animaux et des hommes.

    Elle incarne la totalité de la vie: vie, mort et renaissance. Elle règne aussi dans le monde souterrain.

    Ambivalente, elle peut donner la vie ou la mort. Elle est souvent accompagnée du serpent - son aspect terrestre - et de l’oiseau - son aspect céleste. 

    Son culte se perd dans la nuit des temps. On ne sait pas quand il a commencé, si ce n'est qu'il remonte à la préhistoire.

    La GRANDE DÉESSE a dominé pendant des millénaires sous la forme de nombreuses divinités. Les êtres humains ont projeté sur elles leur vision de la nature et leur conception de la vie, particulièrement sur la figure de la mère.

    Ces déesses-mères sont nées dans des sociétés où la conception de la femme et du féminin était radicalement différente de celle de nos sociétés patriarcales. De nombreux chercheurs sont actuellement en accord sur un point: la divinisation du féminin-maternel dans les sociétés anciennes est dûe en partie à l’ignorance des hommes concernant leur rôle dans la procréation. Pour eux, la femme donnait la vie, ce qui lui conférait une dimension sacrée et leur inspirait respect et vénération.

    La DÉESSE-MÈRE DES ORIGINES est donc un puissant ARCHÉTYPE né dans l’inconscient collectif. Elle est le principe et l’essence du féminin et de la psychologie féminine. 

    ET, EN TANT QU'ARCHÉTYPE, ELLE VIT EN CHAQUE FEMME (que celle-ci en soit consciente ou non).

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